“Nettoyer à la pelle, avec pour unique protection des bottes et des gants”

Serge et Betty Bordes sont originaires de la région Occitanie, de Toulouse plus précisément. Serge Bordes était ouvrier d’une usine de traitement du bois. Il a manipulé de nombreux produits chimiques pendant de longues années. Il s’agissait de produits concentrés, sous forme liquide ou en poudre, qui étaient versés sans protections respiratoires dans des grandes cuves pour réaliser les préparations de peintures ou traitement du bois.

De 2000 à 2005, Serge a accepté un poste de technico-commercial pour cette même entreprise. Il visitait des scieries de toute la France pour contrôler les bacs de trempage et la concentration de ces bacs. Lorsqu’il fallait nettoyer ces bacs, un camion citerne venait pomper le liquide et Serge devait nettoyer à la pelle, avec pour unique protection des bottes et des gants, les boues (sciures imprégnées de produit de traitement) qui s’étaient déposées. En 2004, Serge a de nouveau changé de poste pour revenir à l’usine à la fabrication de lasures à phase aqueuse, qui contiennent tout autant de produits chimiques.

Il a travaillé pendant une vingtaine d’années pour cette entreprise.

Les premiers symptômes de la maladie de Serge ont été trouvés un peu par hasard.En effet, Serge faisant beaucoup de trajets en voiture, se plaignait régulièrement de douleurs aux cervicales et à l’épaule lorsqu’il conduisait. Dès son entrée dans le cabinet du rhumatologue, celui-ci a tout de suite vu qu’il ne s’agissait pas de simples douleurs. En effet, le visage de Serge était crispé, ses mouvements ralentis, et il n’avait pas de balancement des bras. Ce dernier a alors immédiatement pensé à une maladie neurologique.

Le diagnostic est tombé peu de temps après : la maladie de Parkinson.

Suite au diagnostic, Serge a eu de nombreux arrêts, jusqu’à être arrêté pour longue maladie pendant 3 ans. Il a été fortement aidé pour obtenir cette longue maladie par le médecin du travail qui a décrété que le seul reclassement professionnel possible pour Serge était gardien de vestiaire en mi-temps thérapeutique afin de s’assurer que cette longue maladie soit acceptée.

A l’issue de ces 3 années, Serge a été licencié pour inaptitude puis reconnu comme travailleur handicapé avec un taux d’invalidité à 60%.

Serge a tout de suite pensé que sa maladie avait une relation avec les produits qu’il avait manipulé dans son travail. Il a alors demandé, en accord avec son médecin généraliste, une reconnaissance en maladie professionnelle. Celle-ci a été refuséeune première fois, puis une deuxième en appel. A l’époque, les médecins n’évoquaient pas le lien entre les pesticides et les pathologies, car le sujet était encore très tabou. Selon le médecin, il ne pouvait rien faire. Serge a donc commencé à perdre espoir et baisser les bras …

En cherchant sur internet, il entend parler du cas de Gilbert Vendé, administrateur et membre fondateur de l’association. Quelques temps plus tard, Serge et Bettyapprennent la création de l’association Phyto-Victimes et que celle-ci pouvait peut-être les aider dans leurs démarches. Ils se sont alors déplacés jusqu’en Charente, à Ruffec, afin d’assister le 19 mars 2011, à la création de Phyto-Victimes. Ils rencontrent de nombreux membres de l’association et décident de redéposer une demande de reconnaissance en maladie professionnelle. Il a fallut réaliser une recherche pour chaque produit déjà répertorié dans le tableau des maladies professionnelles de la CPAM en lien avec la maladie de Parkinson pour pouvoir établir la reconnaissance en maladie professionnelle de Serge, qui sera reconnue officiellement en 2013.

Depuis 4 ans, Betty et Serge mènent un autre combat. En effet, ils sont en procédure contre l’entreprise de Serge afin que la faute inexcusable de l’employeur soit reconnue concernant la maladie de Serge. * Procès gagné en novembre 2019

Betty et Serge sont officiellement relais local Occitanie – Haute-Garonne pour Phyto-Victimes depuis la fin d’année 2017. Ils souhaitent donner une plus forte visibilité à l’association et donc ne cessent d’en parler autour d’eux et de répondre aux demandes des journalistes pour témoigner de leur combat et présenter l’association. Fidèles adhérents depuis la création de l’association, ils se disent satisfaits du chemin parcouru et du travail accompli.

Si comme Serge et Betty vous souhaitez être relais local de votre région pour l’association Phyto-Victimes, contactez Aline Fournet à contact@phyto-victimes.fr ou par téléphone au 06.74.78.88.27

Phyto Victimes

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